Si beaucoup de sujets ne sont développés que dans la peinture,
sans rapport immédiat avec l'architecture proprement dite, il faut rappeler
que la plupart des retables et autres tableaux évoquant la Vierge décoraient
initialement les églises, même si on ne les retrouve aujourd'hui
que dans les musées (pour leur plus grand bien dans l'immense majorité
de cas). Il n'était donc pas rare de voir un thème évoqué
au tympan complété par un retable disposé dans une chapelle.
D'où l'intérêt de faire le tour de l'iconogaphie mariale dans la peinture
avant de s'intéresser plus spécifiquement aux
représentations
intégrées dans l'architecture des églises.
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Les représentations byzantines
La Vierge Playtera : debout, bras tendus, la Vierge porte
un médaillon représentant le Christ.
La Vierge Hodigitria : sur un trône, elle porte sur
son bras gauche l'enfant bénissant.
La Vierge Eleousa : la Vierge a un regard lointain, contemplatif,
tandis que l'enfant appuie sa joue contre celle de sa mère.
La Vierge protectrice : la Vierge étend son voile ou
son manteau sur une cité ou sur des hommes.Voir Vierge de miséricorde.
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Les représentations occidentales
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La Vierge à l'enfant
Il en existe plusieurs types. La Vierge en majesté s'inspire
des représentations byzantines de la Vierge Hodigitria.
On en trouve aux tympans des cathédrales de Chartres, de Paris...
Néanmoins,
beaucoup de représentations de la Vierge à l'enfant sont
moins hiératiques et empreintes de plus de tendresse (vierges nourricières).
Vierge à l'enfant, Campin
Vierge à l'enfant entourée
de six anges, Cimabue, Louvre (Vierge en majesté)
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Descente de croix, Roger Van der Weyden, Prado
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La Vierge de Pitié (souvent appelée Pieta)
La mère du Christ reçoit
le corps de son fils,
à la descente de croix faisant preuve de plus
ou moins d'émotion selon
les écoles.
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La Pieta d'Avignon, Enguerrand Quarton, Louvre
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Ici, la scène montre la Vierge s'évanouissant de douleurs
dans les bras de Saint Jean, le corps parallèle à celui
de son fils mort.
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L'artiste a fait le choix de reporter l'émotion
sur Marie-Madeleine. La Vierge, plus résignée, se tient
droite, ce qui est plus conforme aux écritures. Il est en effet
dit que la Vierde se tenait debout au pied de la croix (stabat mater),
sa douleur adoucie par la foi en la résurrection.
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La Vierge de miséricorde
Elle remplace au XIIIe siècle la Vierge en majesté. Moins hiératique,
elle correspond plus à l'idée d'une Vierge consolatrice.
L'iconographie est la même que pour la Vierge protectrice.
Vierge de miséricorde, Retable
du Maître de 1333, Louvre
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La Vierge de l'Immaculée conception
La Vierge est représentée dans le ciel, aérienne, ce qui symbolise
sa pureté.
L'immaculée conception, Murillo, Louvre.
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La Vierge glorieuse
Elle foule aux pieds le mal, incarné
par une bête immonde.
Musée du Louvre, feuillet de diptyque, Paris,
1er quart du 14ème siècle
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