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Art roman

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Ces pages sur l'art roman constituent un résumé partiel et simplifié de l'excellente Initiation à l'art roman de Philippe PLAGNIEUX, Nicolas REVEYRON, Danielle V. JOHNSON, réunis sous la direction d'Anne PRACHE, paru en 2002 aux Editions du Zodiaque.

Le chantier

Les personnes

L'organisation et la mise en place du chantier reviennent au commanditaire, qui après avoir lancé les travaux, s'efface devant le maître d'oeuvre. Le maître d'oeuvre, au XI-XIIe siècle, n'est pas à proprement parler un architecte. Issu du chantier, c'est un homme qui sait mener une équipe, connaît le marché des différents matériaux et possède un savoir-faire technique. Les travaux font appel à de nombreux spécialistes (tailleurs de pierre, charpentiers, maçons, fresquistes) mais aussi à des manoeuvres.

Les matériaux

La pierre
Les constructions montrent une bonne connaissance des qualités physiques et esthétiques de la pierre (utilisation de pierres de couleur en Auvergne). La qualité des matériaux utilisés dépend de la richesse du chantier et de sa situation géographique (plus ou moins loin des bonnes ressources). Les constructions se font en moellons ou en appareil calibré. A mesure que les outils de taille évoluent se développe l'opus quadratum, qui exige des tailles plus difficiles pour des appareils plus complexes. La façon de tailler la pierre est également utilisée comme élément décoratif. Les marques lapidaires, dont les formes sont nombreuses (figures animales, géométriques, visages, noms), ont plusieurs usages : ils peut s'agir de marques d'identité ou de marques fonctionnelles (assemblage, comptabilité).

Le bois
Le bois a de multiples usages. Il est bien sûr utilisé dans les charpentes, mais aussi pour faire des chaînages incorporés dans la maçonnerie. Surtout, il sert à monter les échaudages, dont témoignent les trous de boulins (trous dans les murs pour fixer les planches). Ces trous, souvent rebouchés, sont parfois marqués afin de pouvoir être réutilisés par d'éventuels successeurs.

Les étapes de la construction

Le chantier commence par la préparation du sol (assainissement, remblais, aménagements hydrauliques...) et de la zone de travail (aires de stockage, bâtiments de travail...). Le plan de l'édifice est ensuite matérialisé au sol. Au XIe siècle, il n'existe pas de plan sur papier, faute de support et de système d'échelle. Les travaux de fondations réservent parfois quelques heureuses surprises : blocs de pierre utilisables, trésors enfouis, reliques de saints locaux...). Les travaux sont interrompus pendant la période hivernale. Les murs sont alors recouverts de paille ou de fumier.

La construction d'une nouvelle église implique systématiquement la démolition de l'ancienne. Cette dernière n'est pas immédiatement détruite mais progressivement grignotée par l'avancée des travaux, ce qui permet d'assurer la continuité des offices religieux. Les matériaux sont souvent réutilisés d'une église à l'autre. La conservation de l'ancien édifice pendant la construction du nouveau explique certains désaxements, assez fréquents, entre différentes parties d'une église. En effet, la subsistance d'un bâtiment peut gêner le tracé au sol.