La France
Il existe quelques grands types transversaux.
Par exemple, les nefs aveugles contrebutées par de hauts
collatéraux,
comme à Cunault
ou Carcassonne,
se diffusent largement. Néanmoins, il existe de nombreux
types régionaux, dus à la moins grande mobilité
de la main-d'oeuvre et des innovations en cette période
de constructions intensives. |
L'Auvergne
Les grands édifices auvergnats présentent
une réelle homogénéité. Tous possèdent
des déambulatoires
dotés d'un nombre de chapelles rayonnantes très
variable. |
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Ils présentent tous un voûtement un peu archaïque,
sans délimitation des travées.
De même, les travées ne sont pas toujours marquées
dans la nef,
qui présente souvent un berceau
continu, sans doubleaux.
La coupole
sur trompes de la croisée est souvent contrebutée
par deux petites travées, voûtées en quart
de sphère, situées dans les bras du transept.
Extérieurement, ces trois éléments (croisée
et les deux travées) sont réunis dans un seul
massif, surélevé par rapport au transept et
lui-même dominé par une tour. La diffusion de
la lumière est organisée de manière à
s'intensifier en s'approchant du choeur.
Chevet de saint Austremoine d'Issoire
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La vallée de la Loire
Les édifices construits au XIIe siècle dans
la vallée de la Loire recherchent surtout l'extension
du chevet
et l'accroissement de la luminosité. Ainsi le choeur
de Fontevraud, dont la voûte en berceau
brisé, plus légère, est aussi plus
élevée, possède des arcades très
hautes qui laissent passer la lumière du déambulatoire
et de fenêtres hautes.
Choeur de l'abbatiale de Fontevraud
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Ce type de recherches, qui tend à évider
le mur, annonce les efforts du gothique. Le même type
de travail est effectué à Cunault,
avec une volonté très marquée d'unifier
l'espace (pas de transept, mêmes piles dans la nef et
dans le choeur) et d'éviter les étagements (nef
et collatéraux de hauteur semblable).
Choeur de Notre-Dame de Cunault
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Les églises à coupoles du Sud-ouest
La coupole,
sur trompes, était généralement réservée
à la croisée du transept. Dans plusieurs églises,
on imagine de couvrir la nef par un alignement de coupoles
sur pendentifs. Si celles-ci s'inspirent du modèle
byzantin, elles sont construites de façon différente.
Elles sont assises sur de lourdes piles et des murs porteurs
ornés d'arcades aveugles. Le premier modèle
des alignements de coupoles est Saint Etienne de Périgueux,
suivi par Cahors
et Angoulême.
Saint Etienne de Cahors
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La Bourgogne
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Cluny
III repousse les limites de l'art roman en utilisant l'arc
brisé, qui permet d'augmenter la hauteur des grandes
arcades. La nef, voûtée en berceau
brisé, possède un éclairage direct. Elle
est contrebutée par des doubles collatéraux.
L'utilisation d'un décor antiquisant rappelle les liens
de Cluny avec Rome.
Cluny III (Reconstruction par images de synthèse
réalisée par les élèves de l'Ecole
des Arts et Métiers)
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Cluny III influence fortement les églises de la
région. Elle sert de modèle à Paray le
Monial. On retrouve à Saint
Lazare d'Autun des éléments de son architecture
(arcades brisées, berceau brisé, fenêtres
hautes) et de son décor (piliers cannelés).
Vézelay,
en revanche, échappe totalement à l'influence
clunisienne.
Chevet de Vézelay
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La Provence
L'art roman provençal du XII siècle
s'inspire très fortement de l'Antiquité, en en reprenant
des éléments architecturaux et décoratifs.
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