La sculpture romane
Le chapiteau
On assiste au XIe siècle à une renaissance
des chapiteaux
sculptés qui ne sont plus exclusivement corinthiens.
Si les innovations sont encore peu nombreuses au début
du XIe siècle, elles sont monnaie courante à la
fin de cette période. |
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On voit apparaître des chapiteaux aux formes simplifiées,
dont la plus caractéristique, le chapiteau cubique,
apparaît dans le Saint Empire. Ces chapiteaux présentent
de grandes surfaces planes qui peuvent être peintes.
On en trouve jusqu'au XIIe siècle. L'Angleterre importe
ce modèle et l'adapte en en sculptant les différentes
surfaces. Ces transformations se diffusent en Allemagne et
en Italie du Nord.
Chapiteau de la crypte de Nivelles
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L'influence du Haut Moyen Age persiste dans des dérivés
des chapiteaux corinthiens (crypte de Tournus) ou byzantins
à tête de bélier (Saint Germain des Prés,
Saint
Benoît sur Loire). On trouve également de
vrais chapiteaux corinthiens (Saint Benoît, Sant
Pere de Rodes) jusqu'au XIIe siècle. Ils sont le
symbole d'une réappropriation de l'Antiquité
et/ou de relations privilégiées avec Rome (Cluny).
Nef et chapiteaux de Sant Pere de Rodes
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D'autres sources d'inspiration préside à
la réalisation des chapiteaux
: enluminures, orfèvrerie, tissus orientaux... A ces
motifs végétaux, animaux,
abstraits se mêlent, sans souci de cohérence,
des chapiteaux historiés.
Chapiteau du cloître de Saint
Michel de Cuxa
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C'est en eux que réside la grande innovation de
l'art roman. Les scènes sont sculptées face
par face puis dans un déroulement continu autour de
la corbeille.
La Cène, chapiteau du
cloître de Santa
Maria de l'Estany
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A la fin du XIe siècle, le nombre de personnages
se réduit et ils s'articulent mieux autour du chapiteau.
Ils restent cependant assez raides et ce n'est qu'au XIIe
siècle qu'une plus grande maîtrise apparaît
dans ce domaine.
Daniel parmi les lions, chapiteau du cloître
de Moissac
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Le cloître
(ci-contre, Santa Maria de l'Estany) est le lieu d'une riche
décoration. A Moissac se mêle un décor très
ordonné sur les piliers disposés aux angles et
au centre des galeries (les apôtres). Le programme des
chapiteaux est plus diversifié. A cela, les cloîtres
cisterciens
(au début du mouvement) opposent un complet dépouillement. |
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