Avant son retour au XIIe siècle, la
sculpture monumentale avait disparu pendant 500 ans. Elle
avait été chassée par la naissance en
Orient d'un art purement décoratif qui réduisait
la sculpture à de la broderie sur pierre et qui privilégiait,
pour s'exprimer, la peinture ou la mosaïque. Elle réapparaît
sous forme de bas-reliefs au XIe siècle et gagne en
importance au XIIe siècle.
C'est dans les abbayes clunisiennes
du sud-ouest qu'elle fait irruption, car contrairement aux
cisterciens,
les clunisiens ont cru à la vertu de l'art. L'art du
XIIe siècle est, en effet, essentiellement monastique.
Les moines puisent dans les enluminures des manuscrits pour
dicter les sujets sculptés. Or ces manuscrits sont
très fortement inspirés de l'iconographie orientale.
Ce fonds oriental, qui constitue la principale source de l'iconographie
chrétienne, est façonné par la pensée
des moines et enrichi par de nombreux autres éléments.
Il s'agit de déterminer comment s'est
constituée l'iconographie du XIIe siècle. On
peut recenser plusieurs types d'influences :
- les manuscrits
- les sources orientales
- la liturgie
- Suger
- la vie des saints
- les pèlerinages
- la représentation du monde
- la pensée monastique
- les grands tympans
Pour finir, nous évoquerons dans ces grandes lignes
l'ouvrage plus récent d'André Grabar, Les
voies de la création en iconographie chrétienne,
qui apporte un autre éclairage sur ce thème.
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